• voyage fait par une cousine en 2006

     

     

     

     

    Cet été j’ai accompagné un rêve… Moscou Pékin en transsibérien ! Merveilleux et inoubliable voyage !!! Je n’aurais pas imaginé à 20 ans, quand j’ai connu Alain et que déjà ce drôle de rêve l’habitait ( mais alors à l’époque moi, pas du tout ; j’étais bien trop hyper active pour supporter l’idée de regarder défiler le paysage dans un train pendant mes vacances !!!), que nos 50 ans nous emmèneraient dans cette aventure extraordinaire : parcourir en trois semaines 8000 km au rythme du train ! Et quel train ! Avec heureusement quelques étapes pour découvrir une histoire ou plutôt l’Histoire.

     

     

     

    Le 12 août, grâce aux amis et à la famille, nous abandonnons nos 4 enfants entre de bonnes mains (pour les plus jeunes) et nous voilà partis pour presque trois semaines vers l’autre bout du monde…

     

     

    Après quelques jours pour découvrir Moscou , la place rouge, le Kremlin, le monastère orthodoxe de Sergeï Possad, nous voilà prêts à embarquer à la gare de Kazanski, pour une première étape jusqu’à Iékaterinbourg. Nous partageons un compartiment avec deux autres personnes ; étant les plus jeunes et les plus agiles, nous serons sur les couchettes supérieures. Chaque voiture est équipée d’un samovar : grande citerne d’eau chaude à disposition des voyageurs, alimentée par une chaudière à bois ; c’est la « pronovitsa » qui est responsable de l’entretien de ce samovar et de la voiture pendant le voyage ; c’est une sorte de « maîtresse de maison » qui s’occupe de la bonne marche de sa voiture : vérifie que tous les voyageurs remontent bien dans le train après chaque arrêt, fait le ménage, passe l’aspirateur dans le couloir et les compartiments, maintient propre l’ensemble de la voiture, fournit du thé et du café ainsi que de petits services, ouvre et ferme les toilettes avant et après chaque arrêt en gare, et fait également la discipline si nécessaire, lorsque les esprits s’échauffent, la vodka aidant… Elles sont toutes en uniforme ; cette fonction est également tenue par des hommes (moins souvent).

     

     

    Quelque 30 heures plus loin et après des immensités de forêts de bouleaux et de marais et des arrêts où l’on peut se dégourdir les jambes sur le quai et acheter aux paysans et babouchkas les produits des bois et beignets, et autres gâteaux où spécialités locales cuisinées, nous voilà à Iekaterinbourg où nous passerons deux jours : frontière entre l’Europe et l’Asie, ville tristement célèbre puisque le lieu de l’extermination des Roumanov, derniers tsars de Russie… Nous serons d’ailleurs étonnés de ce retournement de situation : à peine un siècle après la révolution et la suppression des derniers tsars, un véritable sanctuaire religieux est érigé à leur mémoire de façon démesurée et le retour à la religion est impressionnant.

     

     

    Nous reprenons un nouveau train pour Irkoutzk et le lac Baïkal ; le rythme du train nous prend, nous voilà bercés inlassablement ; repas dans le wagon restaurant, le train reste à l’heure de Moscou et nous voilà décalés entre deux temps : celui du train à l’heure de Moscou, et les fuseaux horaires franchis les uns après les autres …

     

    Immensité des paysages, des fleuves et de ce lac, véritable réserve d’eau douce pour toute cette partie du monde ; nous passons deux jours à Irkoutzk et au bord du lac Baïkal, découvrant les rites chamaniques des bouriates et cette vie qui doit être si dure en hiver…

     

     

    Puis cette fois, le train suivant nous emmènera en Mongolie : Ulanbaator, capitale de la Mongolie, ce pays grand comme 5 fois la France, peuplé de nomades d’une histoire étonnante, histoire d’un immense empire puisque englobant la Chine d’un côté, toute la Russie et une bonne partie de l’Europe (jusqu’en Hongrie), l’empire Ottoman de Genghis Kahn et se retrouvant ensuite coincé entre le communisme de la Chine ou celui de l’URSS, emprunt de rites chamaniques et de religion bouddhiste, puis faisant partie de l’URSS…

     

    C’est aujourd’hui un pays très pauvre et pourtant si beau en couleurs, ces immensités montagneuses, ces nomades vivant dans leur yourte avec les chevaux et les yacks, plus bas le désert de Gobbi ; cette ouverture économique à l’ultra libéralisme : que va-t-il donner d’ici quelques années ? Déjà, de grandes richesses côtoient une extrême pauvreté… Là encore, les quelques jours passés et une nuit dans l’immensité du parc de Terelj nous donneront l’envie de revenir et la curiosité d’en découvrir plus…

     

     

    Notre périple reprend ensuite pour une dernière étape : la Chine… Quel dépaysement !!! Là encore de nouvelles provonitsa, un nouveau train, un nouveau style, de nouvelles rencontres, le passage épique des frontières… Et toujours l’heure de Moscou dans le train !! Puis on traverse le nord du désert de Gobbi, immensité où çà et là, venus de nulle part quelques nomades se trouvent au bord de la voie ferrée…

     

     

    Puis la Chine et la grande muraille émergeant de la brume matinale et enfin Pékin : bruyante, grouillante, immense chantier en préparation des jeux olympiques de 2008.

     

    Alors là le dépaysement devient total…Que de choses à voir, à entendre à découvrir et à comprendre !!! Le souvenir de la place rouge nous parait bien petit à côté de l’immensité de la place Tien-anmen !!! quelques bribes d’histoire pour comprendre cette civilisation si lointaine de la notre : la cité interdite, le tombeau des Ming, la grande muraille de chine, le temple du ciel, le temple des lamas, les rues animées, le marché de nuit, Pékin et ses 6 périphériques, ses immenses gratte-ciel et ses quartiers anciens qui côtoient les McDo et autres signes du capitalisme galopant, que de contrastes !!! En passant par une petite visite du temple de Confucius…

     

     

    Nos soirées d’hiver ne suffiront pas pour lire et continuer de découvrir tous ces lieux chargés de l’histoire du monde et des hommes… Cette invitation au voyage et à la découverte, vraiment rien de tel pour réveiller ou garder notre curiosité en alerte, notre envie de comprendre ce monde devenu pour les nouvelles générations un mouchoir de poche, et pourtant peuplé de tant de diversité et de complexité !!!

     

     

    Voici quelques photos pour finir de vous convaincre et vous donner envie au moins de venir partager avec nous une petite soirée transsibérienne pleine d’autres photos et souvenirs et arrosée - pourquoi pas - d’un petit verre de vodka !!!

     

     

    Novembre 2006

     

    Ariane Trouchaud-Vienney (1.3.2)

     

     

     

     


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