• Bonjour,

    pour repondre à ma tante Françoise, je fais cet article sur mes impressions !... La Russie est un grand pays où tout est immense... et les paysages ne changent pas beaucoup sur 1000 km !!

    Pour ce qui est de la "vie quot" (les deformations professionnelles), nous sommes allés faire des achats dans un supermarket pour manger. si nous arrivons à nous mettre d'accord sur ce que nous voulons manger, le contenu de ce que nous achetons reste un grand mystère... heureusement nous pouvons lire le russe, ce qui nous aide pas mal ! le plus folklo a ete une scene à la poste où nous avons eu du mal a nous faire comprendre. du coup il nous a manque des timbres...

    pour une autre deformation professionnelle, je tiens la caisse commune...

    Sinon, nous laissons conscieusement Rémi faire "l'homme" ; cela nous evite de mettre de l'energie où lui va en mettre et nous nous laissons "porter" (et pas de plainte, nous sommes dociles et nous le suivons sans raller !!). Neanmoins, cela nous a joué un tour aujourd'hui et si j'avais mieux étudié le guide j'aurais su que nous ferions une randonnée de plus de 14 km. Bref ! nous l'avons suivi et ça montait... et ça montais... (Traduction : je ralais interieurement)... Heureusement nous avons vu les cailloux et des petits écureuils... mais pour ce soir, je n'ai plus de jambes !!

    @ bientot Marie

    PS, j'ai oublié que les longues heures de train, nous permet de nous remémorer tous les souvenirs avec Bonne Maman (le Grand Père serait heureux de nous voir dans ce train !)... mais aussi de nous rapeler notre "appartenance" à la famille "MARTEL" !!


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  • A quelques encablures de Krasnoyarsk se trouve le parc national de Stolby. Nous avions remarqué hier les couleurs automnales des arbres, nous découvrons ce matin que nous somme bien dans cette saison ! Krasnoyarsk est plongé dans le brouillard et le thermomètre flirt joyeusement avec les 8°C. Après un passage au super-marché du coin, nous prenons le bus (enfin, le truc qu'on appelle ici avtobus) 30 qui devrait nous amener au pied d'un télésiège au nord du parc. Le receveur du bus ne semble pas au courant de la chose, ce qui ne nous décourage pas plus que ça. Plus génant, le bus s'arrête à moment donné et tout le monde descend... ce n'est pas le terminus, mais la chose n'ira pas plus loin. Serait-il en panne ?

    Alors que nous attendons le bus suivant, passe un bus 50, qui est connu pour être celui menant au parc ! Nous montons donc et remarquons des jeunes germanophones parmis les passagers. Au moment où ceux-ci déscendent, au beau milieu de pas grand chose, nous nous hasardons à leur demander s'ils vont à Stolby. A l'affirmative, nous leur emboîtons le pas... Et pas que pour descendre du bus ! Nous profitons de l'aubaine pour faire un bout de chemin ensemble. Il s'agit de jeunes allemands qui passent quelques jours en Sibérie dans le cadre d'un échange avec de jeunes russes. En plus de trouver le chemin, nous profitons de l'occasion d'échanger quelques mots avec des autochtones (et des Germains) et de découvrir quelques bribes de la vie Krasnoyarskienne.

    La visite du parc commence par une montée de 7km le long d'une route heureusement plus fréquentée par les tamias de Sibérie (de petits écureuils rayés) que par les voitures. Un pique-nique à mi-chemin agrémente la route. Une fois en haut, nous partons à la découverte (toujours en montant, pfff diront certains) de notre premier "stolby", un espèce de pic rocheux arrondis, fort apprécié des grimpeurs. Nos "amis" russo-allemands, que nous retrouvons là, nous apprennent qu'il s'agit de la cuisine du diable... Nous n'avons pas vraiment vu l'analogie avec la chose, mais c'était fort beau ! Nous continuons avec le groupe vers la grand-mère et le grand-père... Grand-père qui offre une vue magnifique sur la vallée à qui veut bien faire l'effort d'y monter.

    Nous nous séparons là de nos guides providentiels pour redescendre par le plus court chemin vers la route... Plus court, peut-être, meilleur pas si sur, quelque peu boueux et glissant, entre racine pierres et feuilles mortes, il fallait garder le pied sur durant cette descente à travers la taïga, qui nous donnait un peu l'impression d'être des échapés du goulag ! Une fois la route retrouvée, la suite ne fut que joie et guilleretterie !

    Parc national de Stolby

    Les autres photos sur : http://remif.multiply.com


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  • Samedi 3 septembre, c'est le jour du grand départ vers la Sibérie. Notre première étape nous conduira à Krasnoïarsk, à 4058km à l'est de Moscou. Le train N° 20, à destination de Pékin par la ligne du Transmandchourien, doit partir à 23:55 de la gare de Yaroslav (Yaroslavsky vosksal). Nous arrivons plusieurs heures à l'avance et nous en profitons pour manger et faire les derniers achats de provision pour le voyage avant de patienter dans une salle d'attente rappelant celle d'un aéroport. La salle est pleine d'une foule bigarrée, ayant tendance à se clairsemer au fil des annonces de départ des différents trains.

    A 23:00, notre train est enfin annoncée sur voie 3, nous nous y rendons avec une impatience légitime, mais une fois sur le quai, nous constatons qu'aucun train ne s'y trouve, pas plus d'ailleurs que sur la voie 4 où est annoncé le "Rossia" pour Vladivostok, partant dix minutes avant le nôtre. Ce dernier fera rapidement son apparition, suivi du nôtre qui refoulera lentement le long d'un quai qui, soit dit en passant, permet l'accès au train de plein pied. Les voiture bordeaux portent une élégante inscription Moskwa – Beijing, en cyrillique et en chinois. Nous montrons passeports et billets à la provodnitsa qui nous laisse monter, fièrement, dans la voiture 8. C'est un véhicule moderne, climatisé et avec un affichage électronique d'informations… Mais le traditionnel samovar fonctionne au charbon ! Le couloir est encombré, ce qui rend le passage quelque peu compliqué avec nos sacs à dos. Arrivés dans notre compartiment, nous y trouvons, avec quelque surprise, trois personnes affairées à y ranger des bagages. Nous comprenons rapidement que seul un homme d'une cinquantaine d'années y restera en notre compagnie.

    Après les premiers instants où régnaient encombrement et impossibilité de se mouvoir, la situation s'est décantée, grâce aussi à l'aide de notre compagnon de voyage, habitué du train,  qui tentera patiemment de nous parler dans un russe que nous peinons à comprendre. Nous pouvons alors découvrir à loisir ce qui sera notre maison pour les 58 prochaines heures : 4 couchettes relativement larges, une grande table, quelques places de rangement sous les banquettes et sur la porte, et comble du luxe, la télé ! A 23:55, notre train quitte Moscou tandis que nous finissons de nous installer et de nous préparer pour la nuit, tout en faisant connaissance de nos compagnons de voyage. Viktor, qui occupe la 4e couchette, est retraité de la marine militaire et va rendre visite à sa sœur à Borzia, à 4 jours et 4 nuits d'ici. L'ambiance du train est conviviale et les contacts entre des passagers qui se sont mis à l'aise semble s'établir instantanément, tout du moins quand ceux-ci parlent russe.

    En allant découvrir le wagon restaurant, jouxtant notre voiture, le contraste est saisissant, autant notre véhicule est moderne, autant le restaurant a déjà de nombreuses années de service derrière lui. D'un charme désuet, il rappelle un peu les vieux bistrots de France profonde.

    Après une bonne nuit de sommeil, nous nous levons alors que le train roule à travers une forêt de bouleaux marécageuse, baignée par la brume matinale. Les rails soudés de la banlieue de Moscou ont disparu au profit de rails à éclisse, produisant une berçant tadac-tadac tadac-tadac…

    Viktor demande à la provodnitsa de nous amener du thé, un geste apprécié, surtout par les buveuses de thé ! Toilette et déjeuné fini, nous prenons le rythme tranquille du train, lecture, écriture ou sieste sont accompagnés des bruits de couloir, discussions sur fond de musique locale.

    La forêt défile inlassablement, laissant quelques fois la place à de la plaine nue, ou à quelques habitations. Marais et rivières rythment le paysage, parfois aussi un passage à niveau, dépassé sous le regard attentif d'un (ou une) garde-barrière, gilet orange sur les épaules et bâton rouge en main. 12:03, le train entre en gare de Kirov, premier arrêt depuis notre réveil. Nous en profitons pour nous dégourdir les jambes et acheter quelques vivres pour le dîner. Chacun en fait de même, et Jessika, la chienne qui loge 2 compartiments plus loin n'est probablement pas celle qui apprécie le moins la halte. Un quart d'heure plus tard, le train reprend sa marche au milieu des sapins et des bouleaux, le rythme monotone des tadac-tadac n'est alors rompu par quelque croisement de longs trains de marchandises.

    15:50, c'est à côté du Rossia pour Vladivostok que nous nous arrêtons à Balezino. Sur le quai, entre les voyageurs des deux convois, une foule de babouchkas tentent de séduire le chaland avec toute sorte de vivres, des légumes frais aux plats cuisinés sans oublier une panoplie de boissons plus ou moins fraiches et alcoolisées. Je me laisserai séduire par des chaussons aux pommes pour les quatre heures et des concombres pour le souper.

    Alors que le paysage mérite toujours à ce qu'on lui jette un œil afin de ne pas manquer de détails intéressant, comme une variation extraordinaire de matériel ferroviaire, nous tentons de discuter avec les autres passagers à l'aide du guide de conversation française pour russes... un exercice pas des plus évidents, mais au comique certain.

    A 20:30, nous franchissons lentement le pont sur la Kama et entrons avec une demi-heure de retard en gare de Perm. Il fait déjà nuit noir, nous découvrons alors ce paradoxe qui veut que toutes les gares de Russie, et de fait les trains, sont à l'heure de Moscou. Il est ici, en dehors de la gare, 22:30. Dernier arrêt de la journée, il donne l'occasion de remplir les réservoirs d'eau des wagons et de contrôler les freins des voitures. La locomotive, elle, avait été changée à Balezino. Le train repartis, je passe par le wagon restaurant pour y acheter une bière. A cette heure tardive la cuisine est fermée, un matelas est installé derrière le bar et le serveur est en train de régler certaines paperasses alors qu'une chaîne stéréo diffuse de la musique à la mode. Je retrouve ensuite Viktor dans le compartiment voisin au nôtre. Il y passe le plus clair de son temps en compagnie de Leonid de quelques années sont ainé, celui-ci retourne à Tchita, ville où il a grandi. Après un toast et un verre de "balsam", une liqueur aux herbes, je les écoutes discuter un peu, en comprenant de rares éléments puis je vais retrouver ma couchette où les tadac-tadac ne tardent pas à m'endormir.

    Nous passons l'Oural et entrons en Sibérie pendant la nuit. Nous nous levons au moment d'arriver à Tioumen, nous avons déjà parcouru 2104km depuis Moscou. Une fois encore, nous sommes au côté du Rossia.  L'horloge de la gare indique 6:39, mais il est 8 heures ici. Le paysage a changé, les forêts sont plus rares et les arbres moins grands. Les nuages noirs de la veille au soir ont laissé place à un ciel bien dégagé. Forêt, prairies et marais laissent régulièrement place à des villages, des champs cultivés ou des usines plus ou moins abandonnées. Jessica, qui apprécierait que le train s'arrête plus souvent, joue dans le couloir avec la balle que lui lance sa maîtresse, tandis que Viktor chante dans le compartiment voisin. La gare d'Ichim s'arrête devant nous à 10:33, juste à l'heure du repas de midi ! Malheureusement, le service de babouchkas est défaillant et aucune restauration n'est proposée ici. Nous remontons dans notre voiture le ventre vide et piochons dans nos réserves pour le repas, fromage à tartiner, pâté, soupe, crackers et du chocolat pour accompagner le café. Nous finissons la ripaille juste a temps pour ranger les miettes avant le passage quotidien de Vera, notre provnoditsa, avec son aspirateur. Dehors, le paysage défile lentement, des forêts de troncs de bouleaux sans feuilles créées un contraste impressionnant avec le vert de l'herbe et le ciel azur.

    A 14 heures (17 heures locale en fait), nous faisons halte à Omsk, là aussi pas de babouchkas à l'horizon… Mais l'état de nos provisions nous pousse à trouver des vivres, certains étant rebutés par la cuisine du wagon-restaurant. Nous trouverons au kiosk du quai de la purée lyophilisée pour le souper, du pain pour le déjeuner et une glace (la dernière) et une bière pour tout de suite. La grande question est ensuite de savoir à quel fuseau horaire manger… Nous goutons nos mets à 20 heures locale. Nous sommes ainsi repus en arrivant à Barabinsk, où nous avons là une large offre de babouchkas qui nous permettent d'acheter de quoi manger pour le lendemain midi. Une certaine inconnue demeurant sur la composition des produits achetés. Nous évitons le poisson séché… d'autre n'hésiteront pas à en acheter, ce qui donnera un doux parfum au train. L'arrêt est aussi l'occasion de discuter de la culture française de Viktor et Leonid, Mireille Matthieu, Yves Montand. Edith Piaff… et Zidane, avec une démonstration de shoot… et d'envoi de la pantoufle de Viktor sur la voie d'à côté !

    Le train reparti dans la nuit sibérienne, le prochain arrêt est prévu à Novosibirsk, plus grande ville de Sibérie à 3303km de Moscou et point milieu du parcours Bâle – Vladivostok. Nous y sommes à 22 heures, il est en fait une heure du matin en dehors de la gare, mais l'on ne s'en rend pas bien compte. Beaucoup de passagers (et Jessika) en profite pour se dégourdir les jambes avant de rejoindre leur couchette.

    Je me réveille à l'entrée du train en gare de Mariinsk, à 3:44, je fais quelques pas dans la fraicheur du quai embrumé. Je regarde une dernière fois le Rossia que nous ne reverrons plus. Le ciel est couvert, mais une fois le brouillard matinal levé, un rayon de soleil vient baigner plaines et forêt où les arbres prennent des couleurs de plus en plus automnales, du rouge feu au vert sombre des sapins en passant par toutes les nuances de jaunes et d'orange, et pour combler le tout, les nuages se dispersent pour couvrir le tout d'un beau bleu. Les quelques villages que nous croisons ont un air de far-west avec leurs maisons de bois entouré d'un potager où poussent d'énormes choux. Parfois, nous apercevons aussi le cimetière en lisière de forêt, entre les bouleaux les tombes entourées de barrières colorées, donne une impression de quiétude rare. L'heure change une fois encore et le petit déjeuner commencé avant 10 heures se finit à 11 heures passées. Et déjà il faut songer à préparer le départ, défaire le lit, ramener les draps à Vera et commencer à faire nos sacs. Dehors le paysage prend du relief, collines, vallées et rivières ponctuent les forêts qui se font plus rares. Après un dernier en-cas, les maisons se font plus nombreuses et le train ralentis afin d'arriver ponctuel à Krasnoyarsk. Nous voilà déjà au terme de cette première étape. Le convoi immobilisé, nous remontons une dernière fois le couloir, un dernier coup d'œil dans le compartiment des deux hommes dont la musique russe a agrémenté nos journées, un autre dans celui des deux femmes qui avaient eu la délicatesse de mettre des fleurs sur la table de leur compartiment et nous descendons sur le quai en saluant au passage notre provnodnitsa Vera. Leonid et Viktor nous y attendent et nous saluent chaleureusement, "da svidania !", "poca !". Cela fait 59 heures que nous sommes dans ce train et nous avons l'impression de quitter le navire en route, tous nos compagnons de voiture continuant leur route. La gare de Krasnoyarsk est une des plus belles de la ligne, rénovée en 2004, elle a fière allure ! Le temps est beau et il fait bon au soleil, mais les gens sont habillés chaudement. Nous traversons la place de la gare pour aller prendre le bus devant nous mener au Kiwi Hostel. Nous prenons le trolleybus numéro 7, un véhicule antédiluvien aux banquettes en skaï écaillées. Après une demi-heure de route, nous arrivons à l'arrêt Zénith. Nous trouvons ensuite facilement notre auberge de jeunesse, où tout est vert, comme son nom l'indique !

    Moscou - Krasnoyarsk, 59 heures sur le Transsibérien

    Pour les autres photos : http://remif.multiply.com 


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  • Apres une deuxieme journee a Moscou, nous partons ce soir pour de vrai vers la Siberie... Notre train, a destination de Pekin partira a 23:55... Nous y passerons 3 jours et 3 nuits pour faire les plus de 4000km qui nous separe de Krasnoyarsk, 3e ville de Siberie.

    Nous ne pourrons, a priori, pas alimenter le blog d'ici la !


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  • Pour ceux qui préfère lire les photos plutôt que regarder des textes, le complément de photo se trouve à cette adresse : http://remif.multiply.com


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